International NGO Safety Organisation

Impact de la suspension du financement de l’USAID sur les services de l’INSO

Une mise à jour sur la façon dont les services d'INSO à la communauté humanitaire seront affectés par la suspension du financement de l'USAID.

 

La suspension du financement USAID a provoqué une onde de choc à travers le monde et représente un défi sans précédent pour la communauté humanitaire internationale. 

 

Avec des millions de personnes perdant l’accès à une aide vitale et des dizaines de milliers perdant leur emploi dans certains des pays les plus pauvres du monde, l’éventail déjà complexe des risques sécuritaires auxquels sont confrontés les travailleurs humanitaires sera considérablement aggravé, tandis que leur capacité à les gérer sera affaiblie. 

 

En tant que pilier important de l’architecture de coordination sécuritaire, soutenant plus de 1 300 ONG locales et internationales sur le terrain, notre priorité durant cette période a été d’assurer la continuité des services essentiels tout en accompagnant nos partenaires dans leur adaptation à cette nouvelle réalité. 

 

Nous ne nous retirerons d’aucun de nos pays d’opération actuels, et nous continuerons de fournir les services de rapport d’incidents, d’alertes, d’analyses, de coordination et de gestion de crise qui contribuent à la sécurité des travailleurs humanitaires. Nous maintiendrons également notre Centre de Données sur les Conflits et l’Aide Humanitaire dans tous les pays, permettant à nos partenaires d’accéder à des données critiques sur les conflits et incidents sécuritaires. 

 

Nous continuerons également de collaborer étroitement avec les agences onusiennes de sécurité et d’accès (UNDSS et OCHA) sur le terrain, sachant que la coordination deviendra encore plus essentielle à mesure que les ressources seront mises à rude épreuve dans tout le secteur. 

 

Cependant, avec USAID représentant environ 37 % de notre budget global, la préservation de nos services essentiels aura un coût. L’impact le plus visible sera la suspension de la majorité de nos formations en présentiel, y compris toutes les formations de Sécurité Individuelle en Environnement Hostile (HEIST) et Premiers Secours en Environnement Hostile (HEFAT). 

 

Nous sommes conscients que cette décision affectera particulièrement nos partenaires ONG nationales, qui comptaient sur nos formations gratuites pour renforcer leurs capacités. Nous explorons actuellement des solutions alternatives, notamment la mise en place de formations à la demande. En attendant, notre cours en ligne sur la gestion de la sécurité pour les ONG reste accessible gratuitement, avec les traductions en français et en espagnol prévues d’ici la fin de l’année. 

 

Nous allons également réduire notre présence dans chaque pays, ce qui inclut la fermeture de 19 sous-bureaux au Burkina Faso, Cameroun, RCA, RDC, Haïti, Mali, Mozambique et Ukraine, limitant donc notre capacité à soutenir les efforts d’accès et de coordination dans certaines provinces. Toutefois, nous conserverons une grande partie de nos moniteurs terrain afin de continuer à collecter et vérifier des informations fiables, même en l’absence de bureau. 

 

Enfin, nos plans d’expansion des services en Palestine (Cisjordanie) et au Soudan (Darfour) seront retardés, tandis que nos projets en Colombie, Tchad et Liban resteront limités aux activités de réponse d’urgence jusqu’à nouvel ordre. 

 

À l’échelle mondiale, nous croyons fermement en la nécessité d’une approche coordonnée et collaborons avec nos partenaires opérationnels du programme Saving Lives Together (SLT) afin d’évaluer l’impact de ces coupes budgétaires, d’identifier les lacunes potentielles et de travailler vers des solutions pour l’ensemble de la communauté. 

 

Bien qu’il soit encore trop tôt pour dire ce qui remplacera USAID, la politisation flagrante de l’aide humanitaire représente un défi pour nos valeurs et constitue un risque tant pour les bénéficiaires que pour ceux qui leur portent assistance. Nous espérons que notre réponse collective à cette crise réaffirmera ces valeurs, y compris en ce qui concerne les financements que nous acceptons. 

 

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